Né près de Nantes dans une famille de marins, le jeune Joseph entre au séminaire à Paris sans toutefois recevoir la prêtrise. Professeur de mathématiques au collège de Juilly, il est ensuite affecté à Arras où il rencontre Robespierre et Carnot.
Elu député à la Convention, il est envoyé dans l'Ouest pour surveiller le recrutement des conscrits, puis en Bourgogne pour faire appliquer l'impôt révolutionnaire. En 1793, il réprimera dans le sang l'insurrection Lyonnaise, n'hésitant pas à recourir aux exécutions sommaires et collectives. Convoqué à Paris puis proscrit par Robespierre, il se rapproche des adversaires de l' "Incorruptible" et participe activement au complot contre lui. Agent de la police secrète, il est bientôt nommé ministre de la Police générale (juillet 1799). Conservant son portefeuille de 1799 à 1802, puis de 1804 à 1810, il entreprend la réorganisation administrative de son ministère qu'il transforme en machine implacable : des inspecteurs payés par l'Etat, un réseau d'indics rémunérés, des enquêtes minutieuses s'appuyant sur des témoignages et des filatures, un fichier secret régulièrement mis à jour où figurent les plus hauts dignitaires du régime, la pratique systématique de la censure à l'égard de tous les foyers de contestation...
Rien n'échappe à cet homme maigre et chétif, aux yeux glauques et plissés et au sourire inquiétant.
Soource : "Napoléon Bonaparte", Larousse.