Tout d'abord, des divergences de fonds apparaissèrent au sein de l'Entente républicaine, tout particulièrement avec le Rassemblement-UMP et l'Avenir ensemble. Le désaccord se fait particulièrement jour à partir d'une proposition du député Pierre Frogier. Celui-ci, au sujet du débat sur les signes identitaires, annonce en effet au début du mois de février 2010 envisager d'associer le drapeau tricolore au drapeau Kanaky, avec pour condition que les indépendantistes « doivent lever toute ambiguïté et nous l’apporter comme un signe identitaire, un symbole culturel, débarrassé des violences dont il est entaché » afin de « représenter cette part de la Nouvelle-Calédonie mélanésienne et océanienne indissociable de son identité européenne et française » et « ainsi, en additionnant nos deux légitimités, nous aurons fait un nouveau pas les uns vers les autres ». Philippe Gomès et Calédonie ensemble rejettent fortement cette idée, la jugeant « ambiguë, contraire à l’accord de Nouméa et dangereuse pour le destin commun ». Et son parti présente sa propre proposition de drapeau le 10 juin 2010, élaboré pour « symboliser l’identité kanak et le futur partagé [selon le texte officiel de l'accord de Nouméa], marier les différentes légitimités » et unissant les couleurs des deux drapeaux ainsi que des figures en ombres chinoises se voulant la représentation des deux principales communautés (la flèche faîtière pour les Kanaks et une goélette pour les Caldoches). Quoiqu'il en soit, la proposition de Pierre Frogier reçoit le soutien du président de la République Nicolas Sarkozy et du gouvernement lors du VIIIe Comité des signataires réuni à Paris le 24 juin suivant. Suite à cela, dès le 13 juillet, les élus du Congrès ont émis « le vœu de voir flotter ensemble le drapeau tricolore et celui des indépendantistes sur les édifices publics de Nouvelle-Calédonie ». N'ayant pas force de loi, ce texte permet toutefois de donner une reconnaissance officielle à l'utilisation conjointe des deux drapeaux. Le 17 juillet, le Premier ministre François Fillon, en déplacement officiel sur l'île, hisse pour la première fois le drapeau Kanaky et le drapeau français ensembles sur le siège du Haut-commissariat de la République en présence des autorités locales dont Philippe Gomès. Le 27 juillet 2010, l'exécutif local vote pour hisser sur son siège (ce qui se fait pour la première fois le jour même) les deux drapeaux par 7 voix sur 10 (soit tous les présents, Simon Loueckhote étant absent, sauf Philippe Gomès et les deux autres membres de Calédonie ensemble).
Et c'est la question des deux drapeaux qui finit par causer la chute du gouvernement de Philippe Gomès. Le 12 février 2011, le comité directeur de l'UC réuni à Thio décide de faire démissionner les membres issus du parti de l'exécutif, et de proposer aux autres membres de la liste FLNKS de faire de même, dans le but de faire tomber Gomès. Le parti indépendantiste reproche alors à ce dernier et à son parti Calédonie ensemble d'être responsable du fait que quatre communes n'ont pas encore levé les deux emblèmes côtes-à-côtes (sur ces quatre municipalités, trois sont contrôlées par des majorités Calédonie ensemble ou affiliées : Bourail, La Foa et Moindou, à quoi s'ajoute Maré, dirigée par un maire indépendantiste du LKS, qui n'a jamais dressé aucun des deux drapeaux). Le président de l'UC, Charles Pidjot, rappelle alors un ultimatum lancé par son mouvement à ces mairies un mois auparavant : « J’ai dit à ces communes, le 12 janvier, que je leur laissais un mois » pour hisser les drapeaux tricolores et Kanaky. Après deux jours de débats avec les autres composantes du Front, et malgré une certaine opposition du Palika qui dit ne pas cautionner l'initiative, l'UC finit le 17 février par annoncer avoir réuni les quatorze signatures de démission des membres de la liste FLNKS présentée en 2009 à l'occasion de l'élection du gouvernement, entraînant de fait la chute de celui-ci. Et, de fait, cette démission est officiellement annoncée le jour même. En attendant l'élection d'un nouvel exécutif (sous quinze jours) par le Congrès, celui de Philippe Gomès continue à expédier les affaires courantes.
Le président de ce gouvernement démissionnaire réagit vivement à cette offensive de l'UC. Dès le 13 septembre 2010, invité par le journal télévisé du soir de Nouvelle-Calédonie 1re, Philippe Gomès affirme que l'affaire des drapeaux dans les communes « est visiblement un prétexte. On veut "placardiser" Calédonie ensemble. [...] Calédonie ensemble ne le laissera pas faire, je ne le laisserai pas faire. [...] Nous voulons que la parole soit redonnée au peuple. Retourner aux élections ! ». Dans un entretien accordé au quotidien Les Nouvelles Calédoniennes et paru le 15 février, il parle de « tentative de putsch » et précise la stratégie envisagée par son parti pour provoquer un nouveau scrutin : « Si ce gouvernement est renversé par la démission en bloc d’une de ses composantes, il tombe. Si l’UC met sa menace à exécution et démissionne, le gouvernement sera démissionné d’office. Lors de la constitution du gouvernement suivant, à la seconde même où ils seront nommés, les membres Calédonie ensemble en démissionneront. Le prochain gouvernement n’aura même pas une minute d’existence. Le gouvernement sera ainsi systématiquement démissionnaire d’office. Dans ce cas, l’État n’aura pas d’autre choix que de dissoudre le Congrès et provoquer de nouvelles élections. ».
Source : wikipedia.org