L’origine de Gallargues est très ancienne.
Sous le règne de l’empereur romain Tibère, l’existence d’une villa appartenant au tribun militaire de la VIIe Légion Quintus Statius Gallus est connue sur la colline qu’occupe aujourd’hui le village, alors que la population locale se groupe à deux kilomètres dans la cité d’Ambrussum, qui vit du relais qu’elle apporte à la Via Domitia (comme 2000 ans plus tard Gallargues profite de sa position sur l’échangeur de l’autoroute A9).
Puis l’effondrement de l’Empire romain au Ve siècle provoque une insécurité qui, ici comme ailleurs, fait migrer la population vers les places fortes et les hauteurs. Les fouilles dernièrement pratiquées à l’occasion de la restauration de l’église Saint-Martin ont établi la présence d’une première église sur l’emplacement de l’actuelle et du village, dès l’époque carolingienne (VIIe siècle).
Le village se peuple autour de cette église et d'une fontaine, aux pieds d'un premier château (évoqué avec le nom du seigneur des lieux Rostaing en 1027 dans l’acte de création d’un couvent qu’il protège sur la ville).
Ensuite la seigneurie est rattachée à la Baronnie de Lunel.
Et en 1295, acquis à la baronnie par le Roi de France Philippe IV le Bel, Gallargues reçoit du Roi une charte de franchise, solennellement confirmée par ses successeurs François Ier en 1533, Henri IV en 1660, Louis XIV en 1690, qui lui confère le droit d’élire librement des consuls pour gérer la vie locale, instaurant il y a sept siècles l'administration communale démocratique, bien avant l'institution des conseils municipaux en 1790.
En 1356, le sénéchal de Beaucaire ayant ordonné sa mise en défense, un second château, dont la tour subsiste aujourd’hui, est édifié et la cité est fortifiée par un rempart construit avec le même matériau et le même appareillage que celui d’Aigues-Mortes de 6 mètres de hauteur, 1,30 à 2 mètres d’épaisseur, sur 600 mètres de pourtour, défendu par 5 grosses tours, avec 3 portes en ogives hersées (l’enceinte de Philippe Auguste qui défend Paris à la même époque n'est que 8 fois plus étendue).
Lors du dénombrement de 1384, Gallargues est une cité comptée pour 30 feux alors qu'on en compte 5 à Aubais, 6 à Saint-Laurent-d'Aigouze, 5 à Langlade, 9 à Beauvoisin, 8 à Bellegarde, 8 à Fourques, 8 à Uchaud, 11 au Cailar, son château et la seigneurie qui en dépend sont considérés comme une possession suffisamment importante pour que la Reine de Majorque Isabelle (qui y réside et meurt en 1404) accepte de les recevoir du roi de France Charles VI en compensation du prix de la vente de Montpellier que Jaume III son père avait conclue le 25 octobre 1349 avec le roi de France Philippe VI sans recevoir le paiement convenu.
Gallargues devient ville-étape (tradition d’hospitalité maintenue par la commune) du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Et rappelant ce lien, au cœur de la cité, une imposante demeure médiévale récemment restaurée est réputée avoir été l’Hôpital Saint-Jacques.
Puis dès sa naissance le protestantisme séduit les Gallarguois qui majoritairement s’y convertissent et le village paie cruellement sa fidélité à ses convictions car le 11 octobre 1628 les armées de Louis XIII commandées par le duc de Montmorency assiègent la ville qui refuse de renier sa foi, démolissent ses remparts, capturent la garnison protestante que commande François de Valescure, incendient la cité, et pendent le lendemain à Montpellier 63 de leurs prisonniers, l'un d'eux devant son fils de 14 ans.
Mais faisant honneur à sa devise « Rupibus firmior » (plus solide que le roc) la ville se relève, connaît même une incontestable prospérité aux XVIIIe siècle et XIXe siècle siècles dont témoigne la qualité des demeures de l’époque où, sortie du périmètre de ses remparts, la ville compte déjà 2 000 habitants dans une France qui compte alors 28 000 000 de français. Toutefois les ravages du phylloxera puis la grande guerre entrainent à la fin du XIXe siècle un déclin de population qui ne retrouve son niveau qu'à la fin du XXe siècle .
Aujourd'hui Gallargues-le-Montueux, qui jusqu'en 1969 s'appelait Grand-Gallargues, réunit près de 3 500 habitants à proximité de Montpellier, de Nîmes, de la mer, et de la Camargue qui marque ses traditions, ses fêtes, ses jeux taurins.
Au commerce de la maurelle avec la Hollande (matière obtenue d’une sorte de tournesol colorant en rouge le fromage de Hollande), la viticulture a succédé avec des cépages bien vinifiés qui collectionnent les médailles. Aux teintures de garance et au tissage lucratif des "indiennes" (carrés Hermès de l’époque) qui avaient fait la réputation et la fortune des gallarguois, succède aujourd’hui une ville active qui s’impose sur quarante hectares comme site majeur d’emplois et d’activités de la région, avec Le Figaro, Smurfit-Kappa, Antix, Alloin, Bastide Médical, Axians-Vinci et trente autres entreprises. Une ville d'accueil touristique aussi offrant en hôtel trois étoiles, résidences de tourisme, camping haut de gamme, une grande capacité d'hébergements variés de qualité.
Source : wikipedia.org