Le nouveau chef militaire présumé de l'Eta a été arrêté dans un village du Pas-de-Calais, dans le nord de la France, a confirmé vendredi le ministère intérieur espagnol.
Alejandro Zobaran Arriola, alias "Xarlas", 29 ans, son adjoint, Mikel Oroz Torrea, alias "Peru", 32 ans, et deux autres membres présumés de l'organisation séparatiste basque ont été interpellés jeudi à Willencourt lors d'une opération franco-espagnole, a-t-il précisé dans un communiqué.
Le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, a déclaré que l'un des quatre hommes interpellés était "aussi mis en cause dans l'assassinat d'un policier français".
Les quatre personnes "sont clairement des membres de l'ETA, il semble que l'une d'entre elles soit une personnalité importante de l'appareil militaire", a-t-il dit aux journalistes lors d'un déplacement à la préfecture de police de Paris.
Ce coup de filet est le plus important depuis que le groupe, affaibli après de nombreuses arrestations en France et en Espagne, a annoncé en janvier un cessez-le-feu "permanent" et "vérifiable", une trêve jugée insuffisante par Madrid.
Le responsable d'un gîte rural de Willencourt, village de 200 habitants, est à l'origine de ce coup de filet.
Il avait alerté fin février la gendarmerie locale après avoir été intrigué par les sorties nocturnes des quatre hommes, qui se faisaient passer pour des étudiants et avaient loué des chambres pour trois semaines, précise-t-on de même source.
Constatant que les plaques d'immatriculation de leurs véhicules étaient fausses, les gendarmes ont alerté le parquet qui a lui-même saisi les services spécialisés, dont la sous-direction antiterroriste de la direction centrale de la police judiciaire.
Le groupe a été surveillé pendant plusieurs jours jusqu'à son arrestation jeudi, ajoute-t-on. Deux armes de poing, des faux papiers et du matériel informatique ont été saisis.
Selon les autorités espagnoles, "Xarlas" avait fait partie du commando Urederra-Donisti de l'Eta qui avait été démantelé en mars 2007. Depuis cette date, des coups ont été portés à l'organisation séparatiste basque et la police espagnole le soupçonnait d'avoir grimpé dans la hiérarchie.
Il est devenu, selon Madrid, le nouveau chef militaire de l'Eta après l'arrestation en mai 2010 à Bayonne du précédent chef, Mikel Karrera Sarobe.
Un autre des militants interpellés, Mikel Oroz Torrea, alias "Peru", est soupçonné d'être un expert en explosifs et le responsable de la logistique du groupe.
À ce titre, il avait été chargé de préparer la création d'un laboratoire d'explosifs "à proximité du Pays basque et de la France" et de donner des instructions à Faustino Marcos Alvarez, un militant de l'Eta arrêté le 16 février à Port-Bou, à la frontière franco-espagnole, a ajouté le ministère dans son communiqué.
Le laboratoire devait être implanté à Barcelone, dans le nord-est de l'Espagne, mais le projet n'a jamais abouti.
Les policiers ont perquisitionné la maison où ont eu lieu les arrestations et procédé à des analyses sur les deux voitures utilisées par les suspects, qui étaient munies de fausses plaques.
Ces nouvelles arrestations en France portent à 33 le nombre de présumés militants basques qui ont été interpellés depuis le début d'une opération d'envergure contre l'Eta qui a démarré en janvier en Espagne.
Source : L'Express.fr
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