Premier chef d'Etat étranger en visite au Japon depuis le séisme, il est venu jeudi matin exprimer sa "solidarité", alors que la crise nucléaire persiste. Il compte demander une réunion des autorités de sûreté nucléaire des pays du G20 pour définir des normes internationales.
La visite de Nicolas Sarkozy était la première d'un chef d'Etat ou de gouvernement étranger au Japon depuis la catastrophe du 11 mars, qui a fait près de 28.000 morts et disparus : le président français, arrivé jeudi à Tokyo pour une visite éclair, a rencontré à l'ambassade de France la communauté française, devant laquelle il a prononcé un bref discours destiné à marquer la solidarité de la France envers le Japon.
A cette occasion, il a proposé une réunion des autorités nucléaires des pays du G20 pour tirer les leçons de la crise de Fukushima. "Nous demandons aux autorités indépendantes des pays du G20 de se réunir, si possible à Paris, pour définir une norme de sûreté nucléaire internationale", a-t-il souligné. Il a suggéré que cette réunion ait lieu dès le mois de mai. "Il est absolument anormal que ces normes internationales de sûreté n'existent pas", a-t-il ajouté.
Au cours de ce même discours, il a rendu hommage aux expatriés présents à Tokyo, qui "n'ont pas à rougir" de leur attitude dans la crise, et auxquels il a promis la transparence ; et tranchant quelque peu avec les déclarations systématiquement rassurantes du gouvernement japonais dans ce dossier nucléaire, il a qualifié la crise en cours à la centrale de Fukushima à la fois de "grave" et de "durable", a engagé la communauté française à se préparer à vivre avec elle pendant "les prochaines semaines voire les prochains mois", tout en assurant que la représentation française, en accord "avec les autorité japonaises", fournirait aux expatriés des "informations fiables" afin qu'ils décident en connaissance de cause de ce qu'ils doivent faire : partir, ou rester. Le chef de l'Etat français s'est aussi entretenu avec le Premier ministre japonais, Naoto Kan.
Le président français avait fait ce crochet au Japon alors qu'il se trouvait à Nankin, dans l'est de la Chine, où il avait ouvert quelques heures plus tôt un séminaire du G20 sur la réforme du système économique et monétaire. Nicolas Sarkozy a motivé son passage au Japon par une "triple exigence" de "solidarité avec les victimes" japonaises, de "coopération afin d'aider nos amis japonais à faire face à la situation" et "de sang-froid et de transparence pour traiter cette crise". Il doit regagner Paris à l'issue de cette visite de quelques heures.
Source : TF1.fr