Dans les années 20, l’Action française se veut comptable de l’honneur national. Dès 1924, elle lance une campagne contre le « grignotage » du traité de Versailles et le plan Young , qui réduit le montant des réparations dues par l’Allemagne. La protestation s’amplifie en 1930 contre l’évacuation anticipée , « sans garanties ni institution d’un contrôle quelconque », de la rive gauche du Rhin.
En 1930, paraissent dans ’’Action Française les premiers articles signalant le danger du nazisme. Au lendemain des élections allemandes du 14 septembre de la même année, qui donnent 6,5 millions de voix au parti national-socialiste, Bainville observe que « la politique de l’apaisement et de la réconciliation a été un fiasco par Locarno et l’évacuation de Mayence a été un fiasco total ». L’avènement d’Hitler fin janvier 1933 suscite lui une avalanche d’articles qui prévoient le pire. Bainville toujours, dès le 1er février, annonce la mise en place d’un régime de dictature et parle, le lendemain, de la « folie » de négocier le désarmement avec Hitler, qui , comme ses prédécesseurs, va remettre en cause l’ordre européen.
Formidable lucidité de l’Action française qui contraste avec l’angélisme dont feront preuve, durant de nombreuses années encore, à l’égard d’Hitler, les dirigeants français.
Source : le site de l'action française