C'est la deuxième réaction publique de Nicolas Sarkozy à l'affaire Strauss-Kahn.
Lors du G8 de Deauville, il s'était dit heurté par «certaines images» et «certains propos». Mercredi, il a réitéré son vœu de discrétion sur le sujet. Interrogé par le député des Bouches-du-Rhône Renaud Muselier sur l'ancien patron du FMI, Nicolas Sarkozy a évoqué l'affaire, tout en assurant qu'il ne la commenterait pas: «C'est tellement triste, a-t-il expliqué. Pour tout le monde, pour lui, pour sa famille, pour la classe politique. On n'a pas envie de s'en mêler.» Le chef de l'État a surtout déploré les «conséquences» de cette affaire, selon lui très «graves».
Il a notamment épinglé, sans les nommer, le journaliste Jean-François Kahn et le député socialiste Jack Lang qui ont suscité la polémique par leurs commentaires: «“Les domestiques qu'on trousse!” “Il n'y a pas mort d'homme!” Ce n'est pas de la gaudriole, c'est dévastateur!» a répété Sarkozy, en reprenant les formules de Kahn et de Lang. «C'est un passage terrible, où l'on croit que la justice est mise au service des puissants qui méprisent les petits», a-t-il ajouté pour faire bonne mesure. À vrai dire, c'est surtout l'ancien patron de Marianne qui scandalise en privé Nicolas Sarkozy. Il considère en revanche que la phrase («Il n'y a pas mort d'homme») de Jack Lang «choque moins» si on écoute la citation entière.
«Différents d'eux»
Pour clore le sujet DSK, Sarkozy a rappelé mercredi que «si les autres ne sont pas dignes, on gagne à l'être soi-même». Et il a fait l'apologie du centre et de la droite républicaine qui n'ont «jamais été sectaires». Ajoutant aussitôt: «C'est notre force d'être différents d'eux, et je ne me laisserai pas aller dans un combat de rue.»
Débarrassé de son principal adversaire, Sarkozy n'a pas hésité à cibler François Hollande, qui aime se définir comme un candidat «normal» proche des gens et qui s'est dit prêt à «convaincre Mme Dugenou». Le chef de l'État a ironisé sur ce terme dont Hollande lui attribue pourtant la paternité (Mme Dugenou, NDLR) «extrêmement blessant pour nos compatriotes». «C'est une expression émanant d'une caste, d'une élite. Ne l'employons pas», a-t-il lancé à l'attention du favori pour les primaires PS dans les sondages.
Source : Le Figaro