Source : Le Figaro
Désormais candidat, le chef de l'État compte s'appuyer sur une équipe de campagne resserrée qu'il a choisie avec soin.
• La garde rapprochée
Guillaume Lambert, le directeur de la campagne. Cet ancien commissaire de la Marine passé dans la Préfectorale est encore inconnu du grand public. À 40 ans, en devenant directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy, il se voit pourtant propulser sur le devant de la scène. Ancien chef de cabinet de Laurent Wauquiez, alors secrétaire d'État chargé de l'Emploi, il a rejoint l'Élysée en novembre 2009. Organisé, méticuleux, c'est à lui que reviendra désormais de gérer le double agenda du Président et du candidat. Nicolas Sarkozy, qui a pu apprécier son savoir-faire à chacun de ses déplacements, pensait à lui depuis longtemps pour occuper ce poste, mais s'est gardé d'avancer son nom trop tôt pour le préserver des luttes d'influence.
Patrick Buisson, le stratège. Aussi discret qu'influent, cet homme de l'ombre n'a jamais autant de poids que pendant les campagnes. Ancien journaliste, il a fait de la connaissance de l'opinion une science. D'un simple sondage, il tire de précieux enseignements politiques. Plus qu'un conseiller, il est un confident du chef de l'État. «Décisif», selon les mots de Nicolas Sarkozy, en 2007, il a directement inspiré l'appel au peuple du président. C'est encore à Buisson que le Président-candidat doit l'idée de rencontrer les Français à huis clos.
Emmanuelle Mignon, la boîte à idées. Elle avait quitté l'Élysée pour rejoindre le privé, lasse de l'influence de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Élysée. Le Président l'a priée de revenir. Elle a accepté, s'attelant dès son arrivée à reprendre les 115 feuillets que Nicolas Sarkozy avait écrits, pour que ce livre puisse être publié dans la foulée de son annonce de candidature. Mais la mission essentielle de cette tête bien faite, qui présente le double avantage d'être sortie major de l'ENA et d'être allergique à la pensée unique, est de donner de la cohérence doctrinale au projet pour le second quinquennat.
Henri Guaino, la plume. Comme en 2007, celui qui est devenu le conseiller spécial du Président sera la première plume du candidat. Il connaît son Sarkozy sur le bout des doigts et sait mieux que personne parler à «la France des non». Camille Pascal, conseiller média, qui a fait preuve de son talent auprès de Nicolas Sarkozy depuis plus d'un an, le secondera dans cette tâche.
• Probables porte-parole adjoints
C'est l'une des particularités du dispositif de campagne de Nicolas Sarkozy. Le Président a décidé de faire émerger une nouvelle génération de politiques. Si deux poids lourds de la majorité (le Président hésite encore entre François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez et Rachida Dati) devraient être nommés dans le courant de la semaine prochaine porte-parole de Nicolas Sarkozy, quatre ou cinq porte-parole adjoints devraient également occuper l'espace médiatique pour défendre ses «valeurs».
Guillaume Peltier. Directeur de campagne de Philippe de Villiers en 2007, ce spécialiste des sondages a démontré un talent médiatique indéniable. À 35 ans, il incarne le visage d'une droite décomplexée.
Jérôme Lavrilleux. Discret, d'une efficacité extrême, le directeur de cabinet de Jean-François Copé est déjà à pied d'œuvre depuis de longues semaines pour organiser la campagne. Il devrait être l'un des relais en direction de la presse écrite.
Jeannette Bougrab. Le Président apprécie particulièrement le courage de cette fille de harki, secrétaire d'État à l'Éducation nationale, qui manie le parler vrai et n'hésite pas à exprimer publiquement ses inquiétudes face au succès des islamistes au Maghreb.
Valérie Boyer. La député UMP de Marseille s'est fait remarquer en défendant avec courage une proposition de loi sur la pénalisation de la négation des génocides.
Geoffroy Didier. Diplômé de Harvard, avocat aux barreaux de Paris et de New York, ce proche de Brice Hortefeux, longtemps étiqueté comme ayant une sensibilité de gauche, a fait la démonstration au sein de la cellule Risposte de son soutien sans faille au Président.