Dossier réalisé par l'Internaute.com
"Jetons par-dessus bord paperasses et registres, et avec les ronds de cuir de ces incapables, faisons des bouées de sauvetage."
Captain Cap, l'aventurier
Albert Caperon, dit Le Captain Cap, a 28 ans quand il se présente aux élections législatives du 20 août 1893. Ce candidat "anti-bureaucrate et anti-européen" raconte de nombreuses histoires, plus rocambolesques les unes que autres, sur son supposé tour du monde. De l'Australie à l'Amérique, des océans au fin fond du Far-West, il aurait vécu des aventures périlleuses et, en bon patriote, reviendrait faire profiter les Français de sa riche expérience. Mais il ne put jamais prouver aucune de ces aventures...
L'anti-bureaucrate
Il se proclame "l'ennemi de la routine et des paperasseries". Il n'élabore pas de programme clair puisqu'il préfère "demander au peuple ce qui lui sera demandé à lui-même", mais préconise tout de même de grandes propositions pour améliorer le quotidien des citoyens.
» Aplanissement de la butte Montmartre
» Création d'un Fort-observatoire sur cette même butte, dont les lunettes serviraient de canon en période de guerre
» Percement d'un grand tunnel polyglotte, divisé en compartiments scolaires où seront enseignées toutes les langues du monde, "Tout citoyen conduira son fils âgé de six ans au commencement de la voûte, et dix ans plus tard, il ira le chercher à l'autre bout", récupérant un enfant qui "à moins d'être sourd et muet, saura parler toutes les langues."
Une campagne de terrain
Le 10 août, 100 personnes assistent à sa conférence de campagne. Avec ses agents électoraux, il effectue de nombreuses visites de terrain dans sa circonscription, notamment auprès des patrons de bars. Une stratégie qui paie car, après plusieurs tournées, tous s'engagent à voter et à faire voter leurs clients pour le Captain Cap. Mais malgré ses efforts et les promesses des uns et des autres, le candidat recueille à peine 176 bulletins, soit 2,22 % des voix.